En 1970, Jacques Baratier tourne pour la télévision un document sur la vie d'un bidonville en banlieue parisienne intitulé La Décharge. Le scénario est écrit en collaboration avec l'écrivain Christiane Rochefort (auteur, entre autres, des Petits enfants du siècle) et Daniel Duval, qui vient de réaliser Le Mariage de Clovis, court-métrage sur les ferrailleurs marginaux. Après visionnage, l'O.R.T.F. refuse de diffuser le film pour sa "noirceur pessimiste". Cinq ans plus tard, Baratier décide de reprendre son film. Il en remanie le scénario avec l'aide de Rochefort et de Duval, qui a réalisé, entre temps, Le Voyage d'Amélie, film que les Archives françaises du film du CNC ont restauré en 2004 et mis à la disposition du public en consultation numérique à la Bibliothèque nationale de France. De nouvelles séquences sont tournées et le montage est refait : La Décharge, reportage sur les bidonvilles, devient ainsi La Ville Bidon, satire de l'urbanisme moderne.
" Ce que l'on aime dans ce film, se trouvait déjà dans La Décharge. C'est l'amitié de Baratier pour ces 'zonards' exilés, abandonnés à leur malheur, c'est la perspicacité, la sensibilité de sa caméra, c'est la folie baroque de certaines séquences (la fête nocturne), c'est la chanson de Claude Nougaro. Jacques Baratier est un poète.[.] " Jean de Baroncelli, Le Monde 1976. |